La Commission européenne a annoncé au début du mois d’avril la signature d’un accord l’industrie pour protéger la vie privée des consommateurs quand il est fait usage dans l’Union européenne d’étiquettes électroniques dites «RFID». Profitons-en pour nous intéresser à ces fameuses puces.

Identification par radiofréquences
RFID est l’abréviation des termes anglais Radio Frequency Identification, ce qui signifie identification par radiofréquences. Un système d’identification par radiofréquences est constitué de deux éléments: un marqueur (également appelé transpondeur ou « tag ») et un lecteur (également appelé interrogateur). Le marqueur RFID contient une petite quantité de mémoire pour la conservation des données. Chaque fois que le marqueur se trouve à proximité d’un lecteur RFID, le lecteur détecte sa présence et peut lire les données qu’il contient.

Le marqueur est qualifié de passif, car il n’a pas besoin d’énergie propre pour communiquer avec le lecteur. C’est ce dernier qui émet l’énergie qui sert à alimenter le marqueur et communiquer avec lui, sous la forme d’une onde radio à une fréquence donnée. La distance maximale pour assurer un fonctionnement correct dépend de la fréquence radio utilisée, et de la qualité du matériel. Elle est généralement comprise entre quelques centimètres et quelques mètres, voire jusqu’à plusieurs dizaines de mètres si le marqueur comporte une batterie.

La communication se base sur la propagation d’ondes radio, ce qui signifie que marqueur et lecteur n’ont pas besoin de « se voir » (contrairement aux codes à barres). Il est donc possible de lire un grand nombre d’objets marqués presque simultanément lorsqu’ils passent à proximité d’un lecteur. Mais cela implique également que la transmission peut être détectée par un autre équipement, qu’un lecteur non autorisé peut communiquer avec les marqueurs ou encore qu’un équipement pourrait générer des interférences et empêcher la communication entre un marqueur et un lecteur.

Des utilisations multiples et variées
Actuellement, les marqueurs sont couramment utilisés pour la gestion de stocks (habits, agroalimentaires,…), la gestion de chaînes logistiques, l’enregistrement automatique des livres empruntés et rendus dans les bibliothèques ainsi que le contrôle du classement des ouvrages sur les rayons, les systèmes antivol, le contrôle d’accès à certains bâtiments, le paiement aux cafétérias, l’utilisation de photocopieurs, ordinateurs et autres imprimantes, etc. Une seule et même carte, contenant une puce RFID, peut remplir toutes ces fonctions (prestations multiservices). Dans un avenir proche, les puces RFID pourraient permettre d’éviter de faire la queue à la caisse du supermarché. Elles indiqueront aussi à notre frigidaire que des produits sont périmés, ou qu’il n’y a plus de beurre et qu’il est nécessaire d’en racheter. Elles sont également envisagées pour tracer les bagages dans les aéroports. A titre anecdotique, ce type de marquage est déjà utilisé dans certains hôpitaux ou établissements médico-sociaux pour éviter de perdre ou mélanger les prothèses dentaires ! La technologie RFID est enfin utilisée dans les nouveaux papiers d’identité.

Les puces RFID peuvent également être utilisées dans le cadre de mesures de surveillance: il est possible de déposer un marqueur sur l’objet de la surveillance, et être ainsi immédiatement informé de son passage à un point de contrôle, ou du fait qu’il quitte le champ de lecture. Il suffit ensuite de passer à proximité du marqueur pour retrouver l’objet. Le recours aux marqueurs RFID est particulièrement intéressant en raison de leur faible coût, ce qui n’oblige pas à les récupérer en fin de surveillance. Un marqueur revient actuellement à quelques centimes et un lecteur à quelques centaines de francs.

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