Il n’y a pas de définition unanime de ce qu’est une donnée ouverte (Open Data), mais on peut retenir qu’il s’agit d’une donnée qui peut être utilisée librement, réutilisée et redistribuée par chacun sans restriction (ou tout au plus celles liées à la paternité et au partage dans les mêmes conditions). Les données ouvertes peuvent être partagées par un privé ou par l’Etat.

En 2010, la Sunlight Foundation a établi une liste de dix critères que devraient remplir des données pour être dites ouvertes. Elles devraient donc être:

  • intégrales: les données doivent être aussi complètes que possibles, fournies dans un format brut et avec leur métadonnées, ainsi que les formules qui ont permis de calculer les données dérivées;
  • primaires: il doit s’agir des informations originales telles que collectées ;
  • immédiates: les données doivent être mises à disposition dès que possible, idéalement en temps réel;
  • accessibles: les données doivent être mises à disposition sans barrières, par exemple en permettant un téléchargement en bloc et en faisant des sélections spécifiquement au moyen d’une interface utilisateur ;
  • exploitables par une machine: les données doivent être structurées pour permettre le traitement automatisé par ordinateur. On évitera des notes manuscrite ou des formats pdf ;
  • non discriminatoires: accessibles à tous, sans aucune obligation préalable ni inscription et sans usage privilégié ni exclusif ;
  • non propriétaires: mises à disposition dans un format sur lequel personne ne dispose d’un contrôle exclusif ; libres de droits : pas de restriction d’utilisation, d’attribution ou de dissémination;
  • permanentes: les données doivent être accessibles de manière permanent. Si des modifications sont apportées, les différentes versions doivent être archivées et les modifications indiquées comme telles ;
  • gratuites: être disponibles sans frais.

Des données gouvernementales ouvertes
Lorsque les données sont mises à disposition par l’administration, on parle de données gouvernementales ouvertes (ODG, pour Open Government Data).

Le Conseil fédéral a adopté au printemps 2014 la Stratégie en matière de libre accès aux données publiques en Suisse (2014 à 2018) qui prévoit la libération des données publiques («open data by default»), la publication coordonnée des données publiques et l’établissement d’une culture du libre accès aux données publiques.

En Suisse, le Portail pilote des données ouvertes de l’administration publique suisse (opendata.admin.ch) propose les jeux de données ouvertes des administrations fédérale et cantonales. On peut aussi citer l’association OpenData.ch qui milite pour l’ouverture des données publiques en Suisse.

Respecter la personnalité
La libération de données doit néanmoins respecter les principes de la protection des données (LPD). Lorsqu’il s’agit de données agrégées et anonymisées, la LPD ne sera pas applicable et il n’y aura que peu de règles à observer. En revanche, si la mise en contexte de ces données et leur utilisation avec d’autres bases de données rendent possible l’identification de certaines personnes, cela signifie que les données initiales n’étaient pas anonymes et que la LPD trouve application dès le début.

Les données ne peuvent alors être traitées que dans le but dans lequel elles ont été collectées et elles doivent être détruites une fois ce but atteint, ce qui exclut une diffusion des données. A moins que la personne ne soit informée dès la collecte ou qu’une loi ne le prévoie expressément, aucune donnée personnelle ne devrait être mise à disposition.

Certains termes sont couramment utilisés sans que l’on ne prenne vraiment le temps d’expliquer de quoi il s’agit, ce qui n’est pourtant pas inutile. Nous avons déjà présenté les notions de Do not track/ne me trace pas, Privacy by design/protection intégrée de la vie privée, les puces RFID, les données massives (Big Data) et le skimming.

 

Mise à jour 2 février 2016
Le portail de la Suisse pour l’Open Government Data (OGD), opendata.swiss, remplace désormais le portail pilote opendata.admin.ch

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