L’autorité de protection des données d’Hambourg, en charge des négociations avec Google pour l’ensemble du pays, a dans un premier temps obtenu la possibilité pour les Allemands de faire flouter l’image de leur domicile sur le service Google maps (images de Google street view). Elle a également convaincu récemment facebook de procéder à une modification importante de l’outil de recherche d’amis.

Johannes Caspar, le chef de l’autorité de protection de données a annoncé dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 10 janvier 2011 dans qu’il cessait les discussions en cours avec Google concernant Google analytics. Google analytics est un service gratuit d’analyse d’audience sur Internet qui fournit des indications précieuses sur la fréquentation d’un site Web et son efficacité d’un point de vue marketing. Il permet aux propriétaires d’un site web de suivre précisément le comportement des internautes sur son site en utilisant leur adresse IP (voir à ce sujet les précédents articles concernant Logistep).

Google a réagi
Google propose un module à installer sur son ordinateur qui permet d’éviter l’envoi de données via Google analytics (à télécharger ici) et les administrateurs de sites peuvent n’utiliser qu’une partie de l’adresse IP pour qu’elle soit anonyme. L’autorité allemande considère que cela est insuffisant car l’utilisation d’une adresse IP partielle n’est pas généralisée et que le module permettant de bloquer Google analytics fonctionne seulement avec les principaux navigateurs (Internet Explorer, Firefox et Chrome).  Cette appréciation est évidemment contestée par Google sur son blog.

Faut-il y voir un acharnement de l’autorité allemande contre Google ? Je ne répondrai pas à cette question car je ne dispose pas des informations suffisantes pour en juger, mais il est quand même utile de relever deux éléments :

  • L’Oberlandesgericht a considéré récemment qu’avec des moyens normaux et sans autre information, il n’est pas possible de relier l’adresse IP à un individu (cette décision sera probablement revue par le Bundesgerichtshof.
  • Google n’est pas le seul à fournir ce genre de service et de nombreux hébergeurs par exemple proposent des services similaires.
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