La question de l’usage du détecteur de mensonges a refait surface récemment dans l’actualité judiciaire suisse romande puisqu’il a été sollicité comme moyen de preuve par la défense (preuve à décharge) dans le cadre du procès du meurtre d’Epalinges (Vaud, Suisse). Très justement, ce moyen a été refusé par la Cour et il est probable que la défense savait à l’avance que ce moyen serait refusé (ça peut néanmoins être un choix tactique que de proposer un moyen de preuve dont on sait qu’il sera refusé, surtout en présence d’un jury). Mêmes si quelques juristes considèrent que le détecteur de mensonges devrait être admis, ce n’est pas le cas. Le futur Code unifié de procédure pénale fédéral (CPP) dont l’entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2011. En Suisse et dans de nombreux autres pays, le recours au détecteur de mensonge est considéré comme une méthode attentatoire à la dignité humaine, car elle diminue, voire anéantit, la volonté de la personne concernée. L’art. 140 CPP prévoit l’interdiction de telles méthodes d’administration de preuves même si la personne concernée y consent.

Beaucoup de choses ont été écrites sur les appareils « détecteurs de mensonges », notamment le polygraphe, et leur fiabilité n’est pas prouvée. Leur utilisation semble plutôt réservée aux séries télévisées, même si la fiabilité du détecteur de mensonges pourrait s’améliorer ces prochaines années, des expériences étant en cours à l’aide de scanners et d’imageries par résonance magnétique. Les zones en activité du cerveau ne seraient pas les mêmes selon que le sujet dit la vérité ou un mensonge conscient.

KishKish Lie Detector, le détecteur de mensonges version Skype
Malgré leur manque de fiabilité, ces détecteurs ont toujours fasciné le grand public. Un complément gratuit au logiciel de téléphonie par Internet Skype est d’ailleurs disponible gratuitement pour découvrir si son interlocuteur dit la vérité. Le logiciel développé il y a déjà plusieurs années est toujours disponible.  Il évalue en réalité le niveau de stress de la personne, ce qui fait déduire à certains que lorsque l’interlocuteur dit un mensonge il est stressé.

A noter que l’auteur n’a pas testé ce logiciel.

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