Certains termes sont couramment utilisés sans que l’on prenne vraiment le temps d’expliquer de quoi il s’agit, ce qui n’est pourtant pas inutile. Nous avons déjà présenté les notions de Do not track/ne me trace pas et de Privacy by design/protection intégrée de la vie privée.
Le terme anglais «skimming» signifie «effleurer» en anglais et est utilisé pour désigner un type d’escroquerie à la carte de paiement (crédit, débit, prépayée, etc.).
Comment cela fonctionne
L’opération consiste d’abord à effectuer une copie de la bande magnétique de la carte à l’aide d’un dispositif spécial sans que le possesseur de la carte ne le remarque. Ces données seront ensuite reportées sur une carte vierge qui sera finalement utilisée par les escrocs. Parallèlement, ils récupèrent le mot de passe, par exemple à l’aide d’une caméra cachée ou d’un dispositif placé sur ou sous le clavier.
Une fois en possession de la carte falsifiée et du code, rien ne les empêche d’utiliser la carte voire d’accéder au compte de la victime. Et comme l’utilisateur n’a rien remarqué et qu’il est toujours en possession de la carte d’origine, ce n’est qu’au moment de consulter le solde de son compte qu’il remarquera qu’il est victime d’escroquerie.
D’après le dernier rapport de l’Office fédéral de la police, le skimming a causé en 2011 des pertes à hauteur de 15 millions de francs pour les banques suisses et le nombre de bancomats manipulés s’est presque multiplié par cinq l’année passée.
Les auteurs des opérations de skimming seraient, selon le rapport, presque exclusivement des bandes venues d’Europe du sud-est, principalement de Bulgarie et de Roumanie. Ils viennent en Suisse avec leur équipement puis quittent rapidement le pays afin d’utiliser les cartes copiées dans un autre pays, les bancomats suisses exigeant une puce, beaucoup plus difficile à copier qu’une bande magnétique.
Les banques ayant réagi et investi dans la sécurité de leurs appareils, les attaques de skimming se sont déplacées vers les distributeurs de tickets et les dispositifs de paiement des supermarchés, plus vulnérables.
Une campagne de prévention a été lancée
Suite à cette hausse, les autorités policières ont lancé en 2012 la campagne nationale de prévention «Stop Skimming», qui bénéficie du soutien de la Prévention suisse de la criminalité et de l’Association suisse des banquiers.
La campagne rappelle notamment les principes élémentaires pour se protéger du skimming: garder son code confidentiel, saisir le code à l’abri des regards, ne pas se laisser aider ou distraire, ne pas donner sa carte, contrôler ses comptes,…