L’Office fédéral de la statistique vient de publier la Statistique policière de la criminalité (SPC) 2020. C’est la première fois que sont publiées des analyses concernant les infractions ayant une composante numérique, c’est-à-dire commises sur les réseaux de télécommunication.

Les infractions sont classées d’abord d’après un mode opératoire, puis une infraction. La SPC a identifié pour l’instant 33 modes répartis dans cinq grands domaines: cybercriminalité économique (24 modes), cyberdélits sexuels (4 modes), cyberatteinte à la réputation et pratiques déloyales (3 modes), darknet (1 mode) et autres (1 mode). La classification est assez complexe,  comme on le voit sur ce schéma:

Le domaine de la «cybercriminalité économique» regroupe presque 85% des infractions. La plupart sont des cyberescroqueries qui regroupent des modes opératoires assez variés, allant de la non-livraison sur des sites de petites annonces avec un acheteur abusé» aux abus par des systèmes de paiement en ligne, en passant par les fausses annonces immobilières et les escroqueries sentimentales (romance scam). Le domaine des cyberdélits sexuels représente 10% des cas et les cyberatteintes à la réputation et les pratiques déloyales 5%.

En 2020, 24398 infractions ayant une composante de criminalité numérique ont été enregistrées par la police. Il était attendu que certaines sont majoritairement commises sur les réseaux de télécommunication comme la détérioration de données (art. 144bis CP), l’accès indu à un système informatique (art. 143bis CP) ou la soustraction de données (art. 143 CP), 68,0%). En revanche, le fait qu’en matière de pornographie (art. 197 CP) et de blanchiment d’argent (art. 305bis CP) quatre cas sur cinq sont commis en ligne montrent un vrai déplacement de la criminalité. Il en va de même pour les escroqueries (art. 146 CP) commises à 70% en ligne.

Ces chiffres sont très intéressants, mais il faut rester prudent, car toutes les infractions ne sont pas connues de la police. Elles se limitent également aux infractions figurant dans le Code pénal, alors que d’autres lois pourraient être concernées comme la LStup.

Toutes ces données et beaucoup d’autres sont disponible sur le site de l’OFS: https://www.bfs.admin.ch/news/fr/2021-0254

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